Lors d’un décès, les proches sont saisis par la peine et l’émotion. La mort peut être perçue comme une délivrance, une injustice ou un événement normal de la vie.
Une chose est certaine, le rite des funérailles existe toujours et l’Église est toujours prête à accueillir ceux qui vivent un deuil. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour vous supporter.
Aussi, la paroisse peut offrir un soutien spirituel pour aider à vivre un deuil. Vous pouvez contacter, Diane Proulx, agente de pastorale, au 450 473-9877 poste 1005. Pour d’autres informations, contactez madame Lise Maillé au 450 473-9877 poste 1032.
Les étapes du deuil
Par Jean Monbourquette
Chaque personne vit son deuil à sa manière. Il n’y a pas une façon idéale ou déterminée pour résoudre un deuil.
Voici une énumération de l’évolution du deuil sur sept étapes :
1. Le choc
Le choc survient souvent dès qu’on apprend la nouvelle d’une maladie grave ou le décès d’un être cher. On se sent alors consterné et impuissant à décrire ce qui se passe en soi. On a de la peine à entendre et à réaliser ce qui est arrivé. L’état de choc n’a pas seulement des effets négatifs. De fait il donne aux endeuillés le temps de digérer la dure réalité et de se ressaisir en puisant en eux les ressources nécessaires pour gérer la situation de perte de l’être cher.
2. Le déni
Peu après le choc commence la phase du déni ou de la dénégation. Le déni relève soit de l’ordre de la connaissance, soit de l’ordre de l’affectivité ou des deux à la fois. La dénégation sur le plan cognitif pousse à oublier l’événement malheureux et à éviter tout ce qui peut lui rappeler la perte, telle que la référence à l’hôpital, au cimetière, au salon funéraire, etc.
3. La ronde des émotions
Quand les résistances au deuil se mettent à céder, la personne endeuillée se sent submergée par un flot d’émotions et de sentiments divers, tels que l’angoisse, la tristesse, la sensation d’avoir été abandonnée, la colère, la culpabilité et la libération.
4. La prise en charge des tâches reliées au deuil
Une fois que le travail émotionnel du deuil aura bien progressé, il restera à accomplir des tâches concrètes conséquentes au deuil. Quelles sont-elles? Il s’agira de réaliser les promesses faites au défunt; exécuter les rituels funéraires prescrits par la coutume; ranger les photos du défunt dans un album; se défaire de ses vêtements et de ses objets personnels; garder un ou deux souvenirs en mémoire du disparu, etc. Ces gestes en apparence insignifiants contribueront beaucoup à accélérer le travail du deuil. Car, en les posant, l’endeuillé démontrera à lui-même et aux proches qu’il est bien engagé dans l’acceptation de la mort de l’être cher.
5. La découverte du sens de sa perte
L’expression des sentiments et des émotions et l’exécution des tâches concrètes conséquentes au deuil permettent à l’endeuillé de prendre peu à peu ses distances vis-à-vis du décès. Enfin, il en viendra à reconnaître qu’à la suite de son malheur, il aura mûri et aura trouvé de nouveaux sens dans sa vie.
6. L’échange de pardons
L’endeuillé qui sera parvenu à accorder son pardon au défunt pour ses fautes et surtout pour son départ, se libérera des restes de la colère que le départ de l’être cher aura provoquée en lui.
Par contre, en demandant pardon au défunt pour ses propres faiblesses et ses manques d’amour, l’endeuillé réduira d’autant l’intensité de son sentiment de culpabilité. L’échange de pardons qu’il effectuera avec son cher disparu lui apportera une grande paix. Grâce à la réconciliation, il se sentira en paix avec lui-même et se trouvera disposé à accueillir son héritage.
7. La prise de possession de son héritage
L’héritage spirituel consiste à se réapproprier tout l’amour et les rêves dont l’être aimé aura été l’objet. L’endeuillé a le pouvoir d’incorporer dans sa vie les qualités et les talents appréciés chez le cher disparu, à condition, bien entendu, d’avoir consenti à le laisser partir.
Déclaration officielle de la fin du deuil
Le rituel de l’héritage se termine d’ordinaire par la déclaration officielle de la fin du deuil. Dans le passé, on avait des signes distinctifs pour marquer la révolution du deuil et pour signifier la fin de celui-ci. Dans la société actuelle, on ne sait plus trop à quel moment le deuil est terminé. Il y a nécessité que sa fin soit honorée.
Pour terminer, permettez-moi de vous affirmer que le deuil n’a rien à voir avec une maladie chronique, comme d’aucuns le prétendent, mais c’est un passage obligé temporaire. Il ne dure qu’un temps, le temps de «faire son deuil».
Jean Monbourquette
Titre : Grandir. Aimer, perdre et grandir, octobre 2007 Éditeur NOVALIS ISBN9782895079408